Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/77

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La dame du château aux quatre piliers d’or annonça, un jour, qu’elle allait partir en voyage. Elle remit à Jean sept autres clefs qui ouvraient les écuries. « Tu pourras, lui dit-elle, monter tous les chevaux qui se trouvent dans six de ces écuries. Quant à la septième, s’ouvrant avec la plus petite clef, et qui renferme la jument dont je me sers, je te défends d’y entrer. Si, cette fois, tu me désobéis, je ne te pardonnerai pas, et te punirai sévèrement. »

Jean promit de se conformer aux recommandations de sa marraine.

Lorsque celle-ci fut partie, il choisit, chaque matin, pour aller se promener, l’une des bêtes qui lui plaisait le mieux.

Malgré sa joie, souvent il se disait : « Qu’elle doit être superbe la jument de ma marraine, et que j’aimerais à la voir. Non, non, n’y pensons pas. » Et cependant il y songeait sans cesse.

Après avoir longtemps résisté, la curiosité devint une obsession plus forte que sa volonté, et il pénétra dans la septième écurie.