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Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome premier.djvu/21

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Saint-Gondran une fontaine miraculeuse à laquelle les nourrices allaient boire pour avoir du lait.

On raconte qu’un jour deux faucheurs étaient à travailler dans un pré voisin de la source. En juin, la chaleur est grande, et quand ils eurent vidé leur pot de cidre, ils eurent encore soif et se rendirent à la fontaine.

L’un dit à son camarade :

Cré-tu, ta, que cette iau donne du lait ?

— Je n’savons point, mais on le dit.

Ma, j’n’y cré guère, et je défie ben, à cette iau de faire de ma ta femme et de me donner du lait.

Puis il se baissa et prit de l’eau avec la main pour calmer sa soif.

De retour dans la prairie, il sentit, en fauchant, de grandes douleurs à la poitrine et ne tarda pas à être inquiet en voyant ses seins s’arrondir et répandre du lait.

Les douleurs devinrent tellement insupportables qu’il dut cesser son travail et s’en aller chez lui, où il ne put obtenir de soulagement qu’en allaitant des enfants.