Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome premier.djvu/245

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gner dans le rang et se dirigeaient ensuite, l’arme sur l’épaule, par le village de Gravot, au bas de la butte de Bertaud.

Le papegai était solidement cloué au haut d’un pieu, bardé de fer, lequel était fiché en terre à mi-côteau, à environ cinquante mètres des tireurs.

Puis le tir commençait.

Tous les habitants venaient assister à cette fête. Des tentes étaient dressées au milieu des bruyères, et l’on vidait force chopines de cidre et bouteilles de bière en mangeant des fruits et des gâteaux.

Chaque fois que le pigeon était atteint d’une balle, un roulement de tambour se faisait entendre en l’honneur de l’adroit tireur.

Enfin, quand le dernier débris de l’oiseau venait à tomber par terre, celui qui l’avait abattu était couronné et amené en triomphe à la place d’honneur du festin.

L’année suivante, c’était lui qui devait fournir le papegai.

Plus tard, quand la garde nationale fut désarmée, on essaya d’un autre jeu qui, fort heureusement, n’eut pas de succès.