Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/102

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attentivement : « Vous me reviendrez dans quinze jours, ma fille, et je vous donnerai l’absolution. Allez et ne péchez plus. »

La fille, qui avait l’oreille un peu paresseuse, crut avoir entendu : « Allez et ne pissez plus. »

Singulière pénitence qu’il m’a donnée là. Rester quinze jours sans pisser me paraît bien difficile. Je n’sai pas si je pourrai y’attendre. Enfin j’essaierai tout de même.

La malheureuse resta douze jours sans boire et sans satisfaire ses petits besoins ; mais n’y tenant plus, elle courut au presbytère et dit au curé : « Monsieur le Curé, ce n’est pas possible, je ne pourrai jamais rester quinze jours sans pisser, je souffre trop ; malgré moi ça m’échappe. »

— Ma fille, que dites-vous là ? Jamais je ne vous ai donné pareille pénitence. Je vous ai dit : « Allez et ne péchez plus. »

— Ah ! mon Dieu ! si j’avions su ! Ciel ! quel bonheur ! et la fille alla s’accroupir au pied du château de Combourg. Elle pissa pendant trois heures et toutes les pierres qui