a le pouvoir, paraît-il, de guérir les animaux malades, et les paysans y allaient prier pour leurs bestiaux.
Deux cultivateurs du bourg de Saint-Just s’y rendirent pour demander au saint d’exaucer leurs vœux. L’un d’eux avait une vache qui avait été condamnée par le sorcier, et le bonhomme désolé, s’écria devant son compagnon :
— Ô mon bon saint Mathelin, si tu guéris ma vache, je te donnerai une moche de beurre aussi grosse que la bête.
— Que dis-tu là ? dit l’autre paysan, tu ne pourras jamais accomplir ta promesse.
— Tais-ta donc, tais-ta donc, répondit tout bas l’homme à la vache, on peut toujours promettre et ne pas tenir.
Mais il ne fait pas bon, paraît-il, ruser avec les saints, car la vache mourut le soir même.
Il n’y a pas vingt ans, on voyait dans l’ancienne église de Bédée, un saint Antoine en-