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Le Lapin traversant une route

Un habitant de Rennes que des affaires avaient appelé dans la petite ville de Bain revenait à la gare dans la voiture d’un ami.

Sur la route ils rencontrèrent un militaire que le conducteur reconnut et auquel il dit :

— Tiens, c’est toi, José, où vas-tu donc de ce pas pressé ?

— Je vais à la gare, et je crains bien de manquer le chemin de fer. Ma permission est expirée, et si je ne rentre pas ce soir à Versailles, où mon régiment tient garnison, je serai certainement puni.

— Alors monte vite avec nous.

L’habitant de Rennes qui était à ce moment à côté du conducteur, alla s’asseoir sur un second banc qui se trouvait au milieu de la carriole ; le militaire l’y suivit et prit place sur le même banc, mais dans le coin opposé.

Le cheval trottait assez bien, et ils avaient déjà fait cinq à six kilomètres, lorsque le Rennais apercevant un taillis, fit cette réflexion : « Voilà un bois où les lièvres doivent se plaire. Le pays est-il giboyeux ? »