Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/214

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— Ceux qui t’ont dit cela n’en savent rien. Ce sont des imbéciles.

— Mais alors, qu’exiges-tu ?

— J’exige que tu viennes ici, chaque année, le premier samedi de l’Avent, à l’heure de minuit.

— Et que m’arrivera-t-il ?

— Je te changerai en levrette blanche pour huit jours.

— Et j’aurai ?

— Dans ta poche autant d’argent que tu pourras en dépenser.

— C’est convenu.

— Tope, dit le diable en tendant sa patte crochue.

Yaume avança timidement la main, et n’eut pas plutôt touché celle de Satan, qu’il jeta un affreux cri de douleur et fut changé en levrette.

Le diable s’en alla, et le grand lévrier se mit à courir comme s’il était possédé du démon.

Pendant huit nuits, — car il n’était visible qu’après le coucher du soleil ; — on ne ren-