Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/221

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les choux du jardin sur son passage, et vint s’asseoir au milieu d’un carré de salades en face de la maison, le nez tourné vers la porte.

Le fermier, cette fois, s’était caché dans le grenier, et profita, pour faire feu, du moment où la bête était immobile, et où son corps éclairé par la lune, projetait une ombre énorme.

Un cri affreux se fit entendre.

Il descendit aussitôt et courut au jardin. Il trouva à la place de la levrette, son malheureux frère baigné dans son sang.

Il était minuit, et le huitième jour, depuis la métamorphose, venait d’expirer.

José s’arrachait les cheveux. Il appelait au secours, il pleurait, il sanglotait.

Tout le monde de la ferme fut debout dans un instant.

Les uns transportèrent le blessé dans un lit pendant que les autres couraient chercher le prêtre.

En voyant le malheureux garçon, le recteur de Pancé reconnut que Yaume n’avait plus que quelques instants à vivre, et lui demanda s’il voulait recevoir les secours de la religion,