Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Une fille d’un village de Bruz, qui était allée un soir aux filois à une assez grande distance de chez elle, rentra tard dans la nuit.

En approchant de la demeure de ses parents elle vit un drap de lit sur une haie. « Tiens, dit-elle, sont-ils étonnants de n’avoir pas ramassé ce drap. »

Elle le prit et remarqua qu’il était beaucoup plus fin que les leurs. « C’est tout de même drôle », pensa-t-elle.

Comme tout le monde dormait elle posa le drap de lit sur la table et se coucha.

Toute la nuit elle entendit chuchoter. Bientôt la lune éclaira l’appartement et elle aperçut le drap de lit qu’elle avait plié, étendu comme un suaire.

Elle eut peur, appela son père qui se leva et qui ne trouva rien sur la table.

Le lendemain, une femme mourait dans ce village. C’était le linceul de la morte que la fileuse avait vu.

Un domestique de la ferme de Cicé était extrêmement malade, lorsqu’un soir ses