Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/293

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Un soir qu’il était à Nantes, l’une de ses filles sort à la porte et appelle tout le monde en disant : « Regardez donc, près du puits, papa en caleçon et en bonnet de coton. »

On se précipite pour voir, mais l’apparition avait disparu.

Le lendemain la famille recevait une lettre de Nantes l’informant que M. D… était au plus mal.

Qui n’a entendu la frezas (l’orfraie) chanter sur la cheminée de la maison d’un agonisant ?

Qui n’a vu la nuit un flambeau allumé au pied de son lit, ou un cierge tomber du ciel, la lumière en bas, en pleine campagne, la veille de la mort d’un parent ou d’un ami ?

Il y a encore la charrette ou la brouette de la mort, que l’on appelle dans l’arrondissement de Redon : « Le Chariot David. »

C’est un véhicule quelconque qui passe, la nuit, dans les rues du village et fait trembler et se blottir sous la couverture de leur lit ceux qui l’entendent. L’essieu frottant contre