Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/39

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Le père et les deux autres filles restés dans le pays étaient presque aussi malades que les trois premiers.

Voici la cause de cet affreux malheur :

La famille M… habite un village de la commune de Bain. C’est une famille à l’aise et qui jouissait, avant le malheur qui vient de la frapper, d’une certaine considération.

Il y a quelques années, ces braves gens avaient pour voisin un fermier du nom de B… C’était un être brutal, redouté, qui avait la réputation d’être un peu sorcier et de jeter des sorts.

Un jour, il alla chez ses voisins les M… leur demander à lui prêter les bœufs de leur ferme pour le lendemain. Ils n’osèrent les lui refuser.

Après une journée d’un travail pénible, B… ramena les bœufs à l’écurie. Les pauvres bêtes avaient le poil hérissé et semblaient harrassées de fatigue.

En les voyant ainsi le père M… dit à son fils : — Si le voisin vient demain matin pour prendre nos bœufs il ne faudra pas les lui prêter. Il nous les tuerait.