Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/47

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a été jeté, il faut pendre, dans la cheminée de la ferme, le cœur même du veau mort-né, et enfoncer dedans, de temps à autre, les piquants d’un prunellier qui est, comme on sait, l’épine noire.

Une femme L***, de Bruz, fut il y a quelques années, atteinte d’une singulière maladie : Elle se mit à aboyer et à hurler comme un chien, tantôt la nuit, tantôt le jour. On l’entendait de très loin.

Elle avait, quand cette espèce de toux la prenait, des crises nerveuses effrayantes. Plusieurs personnes étaient obligées de la tenir pour l’empêcher de tomber par terre et de se blesser. Malgré tous leurs efforts, elle s’arrachait les cheveux en criant : « V’là du foin, qu’est-ce qu’en veut ? »

C’était elle qui d’habitude faisait le pain de la maison ; mais à partir du jour où un sort lui fut jeté, — car c’en était un à n’en pas douter, — elle ne fabriquait plus que du pain