Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/54

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À l’une des branches étaient les taupes qui devaient déjouer les sorts jetés sur la fabrication du beurre. Il suffisait d’en enterrer une à l’entrée de l’étable et immédiatement le lait qui ne fournissait plus de crème en donnait en abondance.

La seconde latte portait les bêtes qui devaient conjurer les maladies des poules. Il fallait également enfouir la taupe dans le poulailler et, chose étonnante, les poules malades engraissaient au point de devenir stériles. Il en était de même des coqs qui s’empâtaient de façon à être impuissants. Mais poules et coqs atteignaient les proportions, le poids et la finesse de goût du chapon et se vendaient fort cher.

Enfin à la troisième latte se trouvaient les taupes qui avaient le privilège d’empêcher les vaches d’avorter et de les préserver de toutes sortes de maux.

À une époque presque tout le monde à la campagne avait un sobriquet, le nommé