Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/91

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C’était au point que le pauvre vieillard n’avait qu’une soutane et encore si misérable, si effiloquée, que ses paroissiens en eurent pitié et résolurent de faire une quête dans la paroisse, pour lui acheter une soutane neuve.

Comme le vénérable pasteur était adoré de ses ouailles, le produit de la quête fut plus que suffisant pour l’emploi qu’on voulait en faire. Les quêteurs voyant cela, glissèrent le surplus dans les poches du vêtement.

Jamais le curé ne s’était vu si riche ; aussi craignait-il d’être volé, et afin de conserver son argent pour soulager des infortunes, il eut l’idée de faire coudre une pièce de vingt sous, sous chacun des boutons de sa soutane. De cette façon, se disait-il, il me suffira d’enlever un bouton pour faire l’aumône.

Le sacristain, paresseux, ivrogne et mauvais sujet, qui avait vu l’ouvrière coudre les boutons, convoita la soutane, et chercha un moyen de s’en emparer. Ce n’était pas chose aisée, attendu que le prêtre ne la quittait jamais.

Un soir, le curé fut appelé près d’un ma-