Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/93

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sérieusement, jura de ne dire son nom à personne, se réservant de le punir comme il le méritait. Or, voici ce qu’il fit :

Le dimanche suivant, au milieu de la grand’messe, à la préface, il chanta :

 « Connaissez-vous Michaud René,
Qu’a volé la soutane au curé,
Et son argent qui était dedans ?
Il a fait promettre par serment
De n’en parler à homme vivant,
Aussi je le chante ad Jesum
Christum Dominum nostrum. »

— Monsieur le Curé, vous m’aviez juré de n’en pas parler, s’écria le sacristain.

— Je n’en ai parlé à personne, répondit le vieillard ; mais tu ne m’as pas défendu de chanter ta mauvaise action, et tu te dénonces toi-même.

Les paroissiens s’emparèrent du sacristain, et lui auraient fait un mauvais parti sans l’intervention du curé, qui l’obligea toutefois à lui payer sa soutane, et à lui restituer l’argent de ses pauvres.