Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°5.pdf/22

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lui est chargeant à la baïonnette à la tête de sa compagnie ; il n’est pas revenu ; il n’est ni parmi les morts ni parmi les blessés et on n’a pas retrouvé son corps.

C’est affreux d’être obligée d’écrire des choses pareilles.

M. B. écrit qu’il va faire tout au monde pour avoir des renseignements ; il avait une réelle amitié pour Paul et lui et sa femme sont aussi tristes que si c’était quelqu’un de leur famille. Dès qu’il saura quelque chose, il me le dira tout de suite ; quelle tâche que d’apprendre cela ensuite à sa mère et à sa femme. Je n’écris rien tant qu’on n’en saura pas davantage.

Toutes mes amies me témoignent une affection touchante, mais je souffre telle-