Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°7.pdf/4

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Verdun. On attend avec confiance, mais aussi avec un peu d’angoisse ; l’offensive paraît arrêtée et les renseignements particuliers sont assez bons.

Hier soir, opération par L. jusqu’à 11 h.½. Ce matin, bien amusante recherche d’une aiguille dans la main d’une petite fille.

Examen des jeunes étudiants. Cette brute d’Hassler les accuse d’être des embusqués alors qu’ils ne demandent qu’à partir en avant, comme leurs chefs.

Mardi 29 février

Opération avec anesthésie difficile.

Examen pratique des étudiants, ils sont au dessous de tout.

Promenade avec Julie à la recherche de crocus ; achat de jardinières pour en mettre partout.

À Verdun, l’offensive paraît complètement arrêtée ; si cela continue, c’est un beau succès.

Le soir, on entend le canon sans arrêt ; du second étage, on voit le ciel s’illuminer ; ce sont des fusées éclairantes et la lueur sortant du canon à chaque coup qui donnent tout à fait l’impression d’éclairs. C’est saisissant.

Mercredi 1er  mars

Ce sont nos canons qui tiraient cette nuit sur Munster où s’embarquaient des troupes pour Verdun.