Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

un prêtre réserviste disait sa messe dans la sacristie, on voyait son pantalon rouge qui passait sous son aube !

Dans la matinée, arrivée d’un vieux lieutenant de territoriale, un peu caricature, mais brave homme, il a une jambe un peu fêlée, ce ne sera rien.

D’ailleurs tous nos malades vont bien, les plaies des balles se ferment avec une grande rapidité ; ce sont tous de braves garçons qui se trouvent bien soignés et qui le disent très gentiment.

Nous apprenons que les Français ont traversé Mulhouse, les habitants mettent devant leur porte des baquets de vin pour que les soldats puissent y puiser en passant. On vient de partir d’ici en auto pour installer dans la ville, le buste de Poincaré et des drapeaux français. Quelle que soit la suite, l’effet moral est immense.

Liège que je croyais pris, résiste admirablement.

Notre aumônier, l’abbé Dauphin, qui est fort bien et très sympathique, vient tous les jours apporter à nos soldats les nouvelles, et le seul journal qui paraisse ici, l’Alsace ; je tâcherai de garder tous les nos.

Le soir, Mme des L. et moi posons l’appareil plâtré de notre vieux lieutenant. Pendant ce temps, des caoutchoucs que j’avais mis bouillir, et que j’oublie, brûlent. C’est ma première bêtise,