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Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/47

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Le biplan allemand de ce matin a lancé sans résultat quelques bombes sur le champ d’aviation.

Le Gal Pau est allé aux Anges ; il a eu des paroles très belles pour dire aux officiers blessés que leur devoir était de ne retourner au feu que quand ils auraient la plénitude de leurs forces, et qu’ils devaient remonter le moral de leurs hommes ; enfin partout où il passe, il trouve juste le mot à dire. À nous, il avait recommandé la gaieté avant tout ; cela tombait bien : ici tous les malades sont comme des pinsons.

Mercredi 26 août

Avec nos 12 malades, le service est vite fini ; je voudrais bien rattraper ma lettre à Renée ; j’apprends qu’elle a été mise à la poste ; si on l’ouvre, elle n’arrivera pas ; aussi je vais en récrire une plus banale.

Heureuse nouvelle ; M. Richardot envoie à Mlle Roch une lettre disant que le médecin inspecteur vient d’apprendre de l’état major que 5 corps d’armée allemands ont été culbutés à Nancy. Nous sommes tous dans la joie.

Notre petit Loton qui veut s’engager est reconnu bon pour le service ; Mme des L. en causant avec lui tous ces derniers jours l’a mis en rapport avec l’aumônier et il s’est confessé dans une allée du jardin pendant que les autres malades étaient d’un autre côté. S’il reçoit une balle,