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Dimanche 6 octobre

Encore beaucoup de travail toute la journée.

Visite de Mlle Roch qui trouve que le service d’ambulance divisionnaire est bien déprimant : rien que des mourants.

Coup de théâtre : les empires centraux demandent l’armistice pour discuter les propositions de paix de Wilson.

Nos soldats répondent en enlevant le fort de Brimont, Moronvilliers, et en faisant reculer les boches sur 45 k. de front ! C’est splendide. Il faut que l’Allemagne se sente bien bas pour faire une pareille proposition.

Pourvu qu’on ne l’accepte pas et que nous puissions aller chez eux leur rendre ce qu’ils font en France.

Douai brûle et un hôpital de Châlons vient d’être incendié et bombardé. Protestation de Clémenceau et déclaration officielle qu’il sera fait usage de représailles. La fin de la guerre va être épouvantable ; mais que de beaux jours depuis le 18 juillet, commencement de nos victoires.

Pourquoi Paul n’est-il plus là. Mais n’est-ce pas sa mort et celle de soldats comme lui qui nous ont valu enfin toute cette gloire.