Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°10.pdf/18

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que va faire l’Allemagne ; on ne se méfiera jamais assez.

En attendant nos poilus avancent toujours ; ce sont eux qui vont se charger de l’évacuation du territoire et pour cela, nous n’avons pas besoin de Wilson.

Jeudi 10 octobre

Toutes ces négociations de paix font un effet déplorable sur l’esprit des hommes. Je ne sais pas ce que disent les combattants, mais je vois les blessés et les infirmiers. « La guerre est finie, ce n’est plus la peine de travailler, ni de se battre etc. » L’Allemagne doit sûrement escompter cet effet produit.

Vendredi 11 octobre

H. revient de Paris ; c’est une joie de le revoir, je me sentirai moins seule.

Comme nouvelle, il rapporte que la paix est faite avec la Turquie, officieusement en attendant la nouvelle officielle ; on drague les Dardanelles[1].

Samedi 12 octobre

H. opère l’officier ; appendicite très grave, on aura du mal à l’en tirer.

  1. [1] ; La bataille des Dardanelles, également appelée bataille de Gallipoli (ou campagne des Dardanelles, ou campagne de Gallipoli), est un affrontement de la Première Guerre mondiale qui opposa l’Empire ottoman aux troupes britanniques et françaises dans la péninsule de Gallipoli dans l’actuelle Turquie du 18 mars 1915 au 9 janvier 1916. […] La bataille fut un sérieux revers pour les Alliés et l’un des plus grands succès ottomans durant le conflit. En Turquie, l’affrontement est resté célèbre, car il marqua le début de l’ascension de Mustafa Kemal qui devint par la suite un des principaux acteurs de la guerre d’indépendance et le premier président du pays. La campagne fut également un élément fondateur de l’identité nationale turque ; NdÉ.