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Dimanche 20 décembre

Messe à 7 h. ½ à St  Christophe, toujours si militaire et si émouvante. La petite de St  M. nous accompagne pour entendre le récit de la journée de Renée ; elle déjeune avec nous. Vers 9 h. ½, comme nous la reconduisons, Paul arrive. Quelle joie et quelle émotion. Penser que j’aurais pu ne jamais le revoir, et qu’il y a si longtemps que je ne l’avais vu ! Nous causons longuement de tout et de tous ; je me mets en civil et nous sortons ensemble ; d’abord pour aller voir le lion ; ensuite, messe à St  Christophe, envoi de bonbons à Mme des L., flânerie dans la ville, tout cela par la pluie battante. Déjeuner en tête à tête au Tonneau d’or, cela me rappelle nos débuts à Belfort. Que de choses à nous dire et à nous raconter : tristes détails sur la mort des officiers d’Annecy, Paul en a un vrai chagrin ; je le comprends si bien. Nous rentrons à l’ambulance, représentations à Renée, Julie, Mlle Roch qui lui donne des caisses de friandises pour ses chasseurs. Ensuite, c’est la séparation, toujours bien triste, mais j’espère qu’il pourra revenir et il en a lui-même grande envie. Il repart dans l’auto d’approvisionnement avec le