Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/42

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impossible de savoir la vraie vérité ; l’avons-nous encore ou non ?

Visite de M. Th. qui nous amène son frère M. de Prémorel ; il vient de Baccarat où il se soignait et rejoint en Alsace. Il nous donne quelques détails sur la chute du ministère ; c’est ce que nous savions déjà, sauf ceci : Guillaume II a offert au gouvernement français la paix, moyennant la cession de l’Algérie et du Maroc, alors le territoire aurait été complètement respecté ; en cas de refus, Paris était envahi et complètement détruit. Il y a eu des ministres assez lâches pour accepter, mais le veto énergique de Poincaré joint à la pression de l’Angleterre a fait sauter le ministère ; quelques jours après, c’était la victoire de la Marne !

Lundi 11 janvier

Aucune nouvelle sérieuse de l’Alsace ; il fait une tempête effroyable, neige, pluie ; entre deux ondées, petite promenade avec Julie et Mlle P.

Toute la bande doit partir demain ; quel débarras et comme nous allons nous trouver tranquilles.

Thé avec un de nos malades que Julie connaît, poseur, prétentieux, insupportable.