J’écris une lettre à Sabardan et une autre à Mme Féderlin ; Renée écrit au colonel Félix et à Quéret. Ce pauvre Lévêque ne manquera pas de recommandations.
Laroyenne fait du bateau à voiles par un temps épouvantable ; son bateau manque de couler, tout le monde s’occupe de cet incident.
Retour de Julie ; elle nous donne enfin quelques nouvelles de la guerre ; ici, nous ne savons rien de rien. Il paraît que Joffre ne tenait pas à défendre Verdun qui n’a pas d’importance au point de vue stratégique ; c’est Castelnau qui a tenu bon ; depuis ce moment, ils ne s’entendent plus. Quant à l’offensive générale, elle doit avoir lieu sur tous les fronts en juillet ; mais on s’attend à ce que les Allemands prennent les devants.
Christine ne reviendra pas ; mais on dit bêtement que c’est nous qui avons demandé son rappel ; c’est idiot et il faut détromper tout le monde à commencer par Chaperon.
Lévêque nous invite le soir dans la salle de garde : gâteaux et champagne. Soirée très gaie avec un peu d’émotion.
Samedi 6 mai
Lévêque part pour Kruth dans une auto anglaise ; je lui donne les lettres pour Sabardan et Mme Féderlin, et un tout petit bouquet pour la tombe de