Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°7.pdf/51

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Ils sont remplacés par deux chirurgiens, l’un très jeune, assez gentil, ancien élève de Laroyenne, Sygand, a tout le rez de chaussée avec Millet-Humbert ; l’autre, Lambert, trois galons a les deux étages : signe particulier est apôtre de la culture physique d’Hébert[1] et fait des exercices tout nu dans le jardin à 6 h du matin. Il est d’une lenteur désespérante et fait traîner les pansements toute la journée, ce qui éreinte tout le monde ; à part cela, assez agréable.

Jeudi 29 juin

Opération faite par Lambert avec lenteur ; il ne va pas à la cheville des autres et est autrement prétentieux. Avec lui, le service du second qui m’est dévolu, est devenu odieux et bien plus fatigant que quand j’avais deux étages et beaucoup plus de blessés. Je n’ai retrouvé que très peu de mes anciens blessés, Dessus, Tixier, Hudry et bien d’autres n’ont pas voulu rester après le départ de Lar.

Il n’y a plus guère qu’Antoine Leca et Roux de mon ancien service. J’ai hérité des moribonds du service d’Hal. ce qui rend le travail bien plus triste et plus fatigant.

Arrivée d’une cliente civile qu’on opérera samedi de l’appendicite.

  1. Georges Hébert est un officier de marine promouvant une méthode d’éducation physique naturelle, l’hébertisme ; NdÉ.