Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°9.pdf/48

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Ils nous rendent la politesse de nos dîners en nous invitant à souper chez nous. Tout le monde se met aux préparatifs et nous passons une soirée charmante, pleine de gaieté et d’entrain.

Lundi 25 février

Je soigne un gendarme de Reims, blessé par le bombardement, et j’ai quelques renseignements : on évacue la population civile à raison de 600 par jour en ne gardant que les gardiens des caves et les habitants strictement indispensables à l’armée, un millier environ.

Les rues de la ville sont barrées de fils de fer, on y est assez nerveux, paraît-il, l’entrée est très difficile, on bombarde souvent et les boches envoient des gaz asphyxiants. Moi qui devais essayer d’y aller avec Julie, il faudra renoncer à notre projet.

Mardi 26 février

Promenade à St  Lié ; il fait un temps superbe et la vue est très claire ; on voit Reims dans la perfection, Brimont, le Mt Cornillet, les tranchées boches et des villages en ruines. Peu de canonnade, nous voyons pourtant une grosse marmite éclater devant nous, puis une saucisse prend feu, incendiée par un avion boche ; on voit les deux parachutes