Page:Affaire des déportés de la Martinique, 1824.djvu/42

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chées, a fait connaître qu’il serait important de retenir sur le sol même des colonies, par l’attrait d’une administration sagement combinée, les propriélaires-cultivateurs qui n’aspirent que trop souvent à le quitter. S. M. a pensé que pour les attacher personnellement à la direction de leurs établissemens, et procurer par-là, non-seulement de la stabilité à leurs fortunes, mais encore une plus grande extension aux richesses de la métropole, il importait que le gouvernement des colonies reposât sur des principes constans, et fût moins exposé à la mobilité. »

À ces causes, le roi ordonne qu’il sera formé une assemblée annuelle, composée du gouverneur, d’un député élu par chaque paroisse, mais payant un cens déterminé ; d’un député des propriétaires de maisons ; l’assemblée est renouvelée tous les quatre ans ; le pouvoir de la dissoudre est donné au gouverneur ; elle vote seule l’impôt ; elle s’occupe de toutes les questions de propriété intérieure, et de la réforme des abus ; elle entend le compte des revenus de la perception ; un comité de l’assemblée représente les anciennes chambres d’agriculture.

Voilà la Charte que l’auguste prédécesseur de V. M. avait méditée et appropriée aux besoins de ses sujets des colonies. Ce ne fut pas seulement une promesse, cette Charte a reçu un commencement d’exécution ; et parce que les gouvernemens éphémères qui se sont succédés ont outré toutes choses et empêché que ce sage établissement, si bien approprié aux localités, se consolidât, pourquoi serait-il défendu aux habitans des colonies, et aux hommes de couleur, en particulier, de faire des vœux pour être admis à jouir des bienfaits de Louis XVI ? Comment de pareils vœux, émis dans le sein des administrateurs nommés par V. M., on communiqués paisiblement dans des entretiens particuliers, peuvent-ils être traités, dans