Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/11

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mise pour apprécier la valeur de tous les détails des faits cités et observés ; mais je crois la chose inutile aussi long-temps que les principales questions ne seront point arrivées à une solution satisfaisante. Je discuterai encore moins la valeur de toutes les hypothèses qui ont été imaginées pour expliquer quelques points particuliers de ce vaste sujet. Je me bornerai pour le moment à résumer ce qu’il y a d’essentiel dans les ouvrages des principaux auteurs qui se sont occupés des glaciers ; ce sera un moyen sûr de faciliter les comparaisons entre l’état de la question à toutes les époques de ses progrès successifs et les faits et conclusions que je présente aujourd’hui. Quant aux faits de détail mentionnés par plusieurs auteurs, qui n’ont point étudié la question dans son ensemble, je les citerai en exposant les sujets particuliers traités dans les divers chapitres qui suivent.

Scheuchzer, l’illustre physicien de Zurich, dont la Suisse s’honore à juste titre, savant aussi modeste que hardi dans ses conceptions, est le premier qui ait traité spécialement la question des glaciers, comme question de physique générale, et qui ait en même temps résumé tout ce que ses prédécesseurs avaient énoncé sur ce sujet. Depuis lui, la science s’est bien enrichie de quelques faits nouveaux, mais il est peu de faces de la question qu’il n’ait déjà abordées dans son traité. Ses idées, émises avec réserve, se sont répandues ; elles ont même en grande partie prévalu