Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La formation des moraines terminales est due en partie aux débris qui tombent de la surface même du glacier. Lorsque, par un beau jour d’été, l’on se trouve en face de l’extrémité du glacier, il n’est pas rare de voir des blocs se détacher de la surface et glisser le long des parois terminales, pour venir s’unir à la moraine qui est à ses pieds. Une autre cause plus efficace que la précédente, consiste dans le résidu de la couche de boue qui est entre le glacier et le sol sur lequel il repose. Cette couche provient des blocs qui, après être tombés dans les crevasses, sont restés au fond, et y ont été triturés par la pression de la masse de glace et du frottement résultant de sa marche progressive. En certains endroits les moraines terminales sont presque exclusivement composées d’un terrain trituré de cette manière, qui peut même servir à l’agriculture. Nous avons vu l’année dernière un champ de pommes-de-terre cultivé sur la moraine du glacier de Zermatt, dont l’extrémité n’en était séparée que par un espace de quelques pieds. C’est un terrain très-léger qui se distingue de la terre végétale ordinaire par une grande quantité de paillettes de mica très-brillantes, qui proviennent du granit et du schiste micacé décomposé. Le glacier supérieur du Grindelwald peut aussi être rangé parmi ceux qui repoussent

    moment d’arrêts dans leur retrait. Nous verrons plus tard en examinant les anciennes moraines quelle immense extension les glaciers ont eue jadis.