Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/153

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mers de glace, ils devraient atteindre un volume beaucoup plus considérable que ces dernières, puisque, à leur quote-part de glace annuelle viendraient s’ajouter continuellement les masses qui descendent des régions supérieures.

Quelquefois les chutes de glace de certains glaciers très-élevés donnent lieu à de nouveaux glaciers qu’on pourrait nommer des glaciers remaniés. On en observe un exemple très-frappant au glacier de Schwarzwald. La partie supérieure de ce glacier repose sur le sommet des Wetterhoerner, dont les parois sont très-escarpées du côté de la Scheideck, de manière qu’il s’en détache souvent des masses de glace très-considérables qui, en tombant, se brisent et se triturent complètement. Il en résulte alors de longues coulées blanches qui ont tout-à-fait l’apparence de la neige. On pourrait même croire qu’elles sont composées de neige durcie, si, en les arpentant, on n’y découvrait pas de temps en temps quelques blocs de glace dont le reflet azuré indique qu’ils proviennent des masses du glacier supérieur. Ces éboulis présentent toujours une pente très-régulière comme tous les talus d’éboulement avec une pente de raccordement qui est moins considérable. En peu de temps ces éboulemens se cimentent de nouveau par l’effet de la fonte et de la congélation, et redeviennent une glace aussi compacte qu’auparavant ; les moraines reparaissent sur les bords antérieurs et latéraux, en même temps qu’il se forme