mens de rocher qui tombent sous le glacier à travers les crevasses ou par dessus les bords, et qui y sont, à la longue, triturés par l’effet du mouvement du glacier sur son fond. Lorsque les glaciers charrient des roches granitiques, cette couche se compose d’un sable très-fin, blanc et très-incohérent, par exemple, au glacier des Bois ; elle est au contraire noirâtre et pâteuse, lorsque les moraines du glacier qui en fournissent les matériaux sont calcaires ou schisteuses, par exemple, au glacier de Rosenlaui. Nous verrons plus tard, en parlant de l’action du glacier sur son fond, que c’est aux petits graviers contenus dans cette couche intermédiaire que sont dues les stries caractéristiques des roches polies.
Dans les régions supérieures cette couche est généralement gelée et par conséquent fortement adhérente au sol ; dans les régions inférieures, au contraire, elle se dégèle plus ou moins sous l’influence de la température plus chaude qui règne dans les basses vallées. Le glacier supérieur de Grindelwald et celui de Rosenlaui montrent d’une manière très-distincte cette couche remarquable. Elle se remarque aussi toujours à la face inférieure des blocs de glace détachés du sol, ainsi qu’à la surface du sol lui-même ; car lorsque l’on veut examiner la nature d’un rocher quelconque que le glacier vient de quitter, l’on est obligé d’en laver la surface qui est toujours boueuse.