Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/201

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fait une seule fois cette comparaison pour ne plus s’y tromper, alors même que le poli de l’eau s’est effectué sur des surfaces déjà polies antérieurement par la glace, comme cela arrive lorsqu’une cascade se précipite par une crevasse au fond du glacier.

Cette action polissante de la glace s’observe surtout bien au glacier de Rosenlaui. Le rocher est ici composé d’un calcaire noir (du lias, suivant M. Studer). Avant d’arriver au glacier, l’on remarque que la roche prend insensiblement un aspect lisse qu’elle n’a pas ailleurs et qui devient de plus en plus évident à mesure que l’on approche de l’extrémité du glacier. Les creux et les endroits saillans sont également arrondis et lisses, et l’on ne remarque, sur tout l’espace qui est en avant du glacier, aucune arête tranchante. Mais comme la roche n’est pas très-dure, le poli est plus mat que sur les roches granitiques et serpentineuses, et par là même moins persistant ; il s’altère même très-facilement, ce qui fait que l’on ne rencontre pas de surfaces polies à une grande distance du glacier. Les plus belles sont les plus rapprochées de son extrémité, c’est-à-dire celles que le glacier vient d’abandonner en dernier lieu.

En remontant le glacier inférieur de l’Aar, j’ai trouvé la surface entière du rocher dit im Abschwung, qui forme le mur de séparation entre le glacier du Lauteraar et celui du Finsteraar (voy. Pl. 14, la pl. au trait), polie jusque sous la glace. Le poli que la