Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le thermomètre a passé à 18 et à 25 pieds de profondeur. Le matin, la gaîne métallique qui le protégeait se trouvait prise dans la glace. Pendant une nuit où la température de l’air descendit à −3°, à la surface du glacier, j’ai également observé −⅓° à 8 pieds de profondeur ; la gaîne était congelée avec les parois du trou, tandis que dans les autres observations, elle est restée libre, jusqu’à 15 pieds de profondeur, bien que le thermomètre montrât −⅓°. Il n’en était pas de même pendant le jour, lorsque la température extérieure s’élevait à quelques degrés au-dessus de zéro. Alors la température de la partie superficielle du glacier tombait à zéro, jusqu’à une profondeur de 7 pieds, et ce n’est qu’au-dessous de ce niveau qu’elle descendait au-dessous de zéro ; à 8 pieds elle était encore à zéro, mais à 9 pieds je l’ai retrouvée à −⅓° sans la gaîne se congelât, et à 25 pieds, le dernier jour, elle était même au-dessous de −⅓°, c’est-à-dire plus bas que les nuits précédentes, quoique la température extérieure fût à +12°. Les fragmens de glace que je ramenai à la surface avec les thermomètres, étaient parfaitement homogènes, sans aucune trace d’air à l’intérieur. Il résulte de ces observations, qu’à une certaine profondeur, la température de la glace du glacier est constamment au-dessous de zéro[1] ;

  1. Zumstein rapporte que, lors de sa seconde ascension au Mont-Rose, il passa la nuit dans une crevasse, à une hauteur de 13 128′ par une température de −10°, et que le matin le thermomètre