lorsque le mouvement progressif du glacier les déplace, leurs eaux s’écoulent et laissent à sec de petits dépôts stratifiés. Il arrive ainsi qu’en poursuivant de grandes moraines latérales on rencontre parfois des étendues assez considérables, où elles n’ont point leur aspect ordinaire, mais où elles paraissent avoir été déposées par les eaux, et c’est en effet l’action des eaux de ces flaques latérales des glaciers qui leur donne cette apparence particulière. Il y a de ces petits lacs qui sont permanens et qui ont un écoulement naturel par dessous le glacier ou en dehors de son lit par quelques fentes de rocher. Tel est le lac du glacier d’Aletsch, situé dans une échancrure entre le Bedmerhorn et les Viescherhörner du Valais ; les ravages qu’il occasionnait lorsque, plus ou moins couvertes par le glacier, ses eaux s’échappaient brusquement sous le fond de son lit, ont engagé le gouvernement du Valais à lui creuser, du côté du glacier de Viesch, une issue qui le maintient dans de justes limites. Cependant, encore à présent, lorsque le glacier s’avance à sa surface, il s’en détache d’immenses blocs qui flottent sur l’eau et vont échouer sur ses rives, comme les îles de glaces flottantes des mers du Nord (voy. Pl. 12). Ces glaçons ont le même aspect que les aiguilles de glace ; celles du glacier d’Aletsch ont une belle teinte d’aigue marine. Lorsque je visitai ce lac, en août 1839, sa température était de +1,5°, l’air étant à +5°.
La température de l’eau est sans aucun doute la