Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/251

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flanc des vallées sont rarement atteintes par les torrens du fond ; mais elles sont, en revanche, souvent coupées par les eaux qui ruissèlent le long des parois, et qui, en interrompant leur continuité, les rendent d’autant plus difficiles à reconnaître.

2o  Les blocs perchés. Il arrive souvent que les glaciers entourent des pointes saillantes de rochers et forment autour d’elles des entonnoirs plus ou moins profond, dont les parois s’arrondissent par l’effet de la réverbération. Lorsque le glacier s’abaisse et se retire, les blocs qui sont tombés dans ces entonnoirs restent souvent perchés sur la pointe du rocher qui en occupe le fond, dans des conditions d’équilibre telles, que toute idée de courans, comme cause de leur transport, est complètement inadmissible dans une pareille position. Lorsque des pointes semblables de rocher font saillie au-dessus de la surface du glacier, (voy. Pl. 4) ou qu’elles apparaissent comme des îlots plus considérables au milieu de sa masse, comme le jardin de la Mer de glace au-dessus du Montanvert, leurs flancs se revêtent de blocs qui les entourent de toutes parts et finissent par former une sorte de couronne autour de leur sommet, lorsque le glacier s’abaisse ou se retire complètement. Les courans ne produisent rien de semblable ; au contraire, lorsqu’un torrent se brise contre un rocher saillant, les blocs qu’il charrie le contournent pour former plus loin une traînée plus ou moins régulière. Jamais, dans des circonstances pa-