Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/282

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1 600, de 1 700 et même de 1 800 pieds. Mais autant ils frappent par leur fréquence sur les crêts de cet étage et sur leur pente extérieure jusqu’au niveau du lac, autant ils sont rares dans la petite vallée de marne qui longe la montagne entre ces crêts et les couches portlandiennes. Enfin l’on trouve des blocs, sur les plateaux de molasse, à la hauteur de 1 500 et de 1 600 pieds, et sur leur pente jusqu’aux bords du lac, dont le niveau est de 1 342 pieds[1]. Cependant, dans cette région inférieure, les blocs sont devenus assez rares, parce qu’on les emploie à la construction des murs du vignoble et qu’on les détruit dans la campagne.

La forme des blocs erratiques du Jura mérite également notre attention. Généralement anguleux, sans traces d’usure ou de frottement, ils ressemblent parfaitement à ces grands blocs de granit qui se délitent dans nos Alpes, suivant les fissures de leur clivage en grand ; leurs angles et leurs arêtes ne sont point émoussés, et si parfois on en rencontre de forme sphéroïdale, ils paraissent bien plutôt s’être désagrégés qu’usés à leurs angles et le long de leurs arêtes. En

  1. M. Guyot a bien voulu faire, à ma demande, un nivellement général des points les plus importans où l’on trouve les blocs erratiques. C’est à lui que je dois les nombreuses indications que je possède maintenant sur ce sujet et qui ne laissent plus aucun doute sur le mode de dispersion des blocs erratiques. Je me suis borné à signaler ici les points les plus importons et leurs niveaux.