Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/311

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une foule de localités, car elles sont très-répandues non seulement dans le Jura, les Alpes et les Vosges, mais encore dans tout le nord de l’Europe. M. le comte de Lasteyrie[1] passe pour être le premier qui les ait signalées dans la Scandinavie. M. Alexandre Brongniart[2] les y a également observées et décrites. Enfin M. Sefstrœm[3] les a étudiées d’une manière toute particulière, en s’appliquant surtout à faire ressortir l’importance des stries qu’on remarque sur ces surfaces polies, leur continuité sur de grandes étendues et leur direction invariable dans des conditions semblables. Partant de l’idée, que tous les terrains meubles qui recouvrent la surface de nos continens ont été charriés par un grand courant dirigé du nord au sud, il suppose que l’eau en se mouvant avec une grande force, aurait usé, arrondi et poli la surface des rochers, et que les fins graviers entraînés par ce courant y auraient déterminé ces stries remarquables, qui, dit-il, sont souvent aussi fines et aussi nettes que si elles avaient été gravées par des diamans. Cependant M. Sefstrœm cite lui-même un fait remarquable qui prouve que ces stries ne peuvent pas

  1. Journal des Sciences usuelles, Vol. 5, p. 6.
  2. Annales des Sciences naturelles, Tom. 14, p. 17.
  3. Untersuchung über die auf den Felsen Scandinaviens in bestimmter Richtung vorkommenden Furchen und deren warcheinliche Entstehung, von Prof. N. G. Sefstrœm. Annales de Poggendorf, Tom. 43, p. 533.