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dans des parois de glace ; et quand la glace eut complètement disparu, les grands blocs anguleux se sont trouvés sur un lit de cailloux arrondis, dont les plus petits, qui passent même souvent à un fin sable, forment la base.

Il me semble que cette explication met en rapport tous les faits que nous avons étudiés précédemment, et qu’elle les lie de la manière la plus naturelle en les faisant tous dépendre d’une même cause, que nous voyons encore de nos jours produire des effets parfaitement semblables. Mais voyons si les conditions dans lesquelles je suppose que cette cause aurait agi, peuvent se justifier par des faits concomitans, empruntés à d’autres domaines de la science.

Une des vérités les mieux établies par la géologie moderne, c’est que le soulèvement des Alpes orientales est le plus récent de tous les cataclysmes qui ont modifié le relief de l’Europe[1]. La formation géologique la plus récente qui a été disloquée par cette catastrophe, c’est ce terrain caillouteux, connu sous le nom de diluvium, ou de terrain diluvien, qui est répandu par lambeaux sur toute la surface de l’Europe et du nord de l’Asie et de l’Amérique, et dans lequel on trouve une si grande quantité d’ossemens de grands mammifères appartenant à des genres qui sont tous

  1. Élie de Beaumont, Sur quelques-unes des révolutions de la surface du globe. Paris, 1830, in-8, p. 177.