Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/321

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En général, l’examen des terrains d’attérissement se lie intimement à la question des glaciers, en Suisse du moins. Ce sont ces terrains qui contiennent les débris de cette création tropicale que nous savons avoir précédé la nôtre. La molasse et ses équivalens leur servent de base. Ils sont de nature très-différente, mais ils ont un caractère commun ; c’est que leur stratification est très-irrégulière, et qu’ils paraissent généralement remaniés. Ils se composent de cailloux roulés et arrondis, contenant des os de grands mammifères qui sont rarement arrondis. On rencontre ces dépôts par lambeaux dans les dépressions du sol, sur toute la surface de l’Europe, mais surtout dans les vallées qui paraissent dues à des érosions, telles que les vallées du Rhin et de la Durance, le val d’Arno, la vallée du Pô, etc. Ils se retrouvent également dans le nord de l’Europe et de l’Amérique, et en Angleterre. Déposés avant le soulèvement des Alpes et remaniés depuis, leur aspect actuel est sans doute dû à l’action que les glaciers ont exercée dans les vallées qui les renferment, soit par leur mouvement, soit par l’effet de leur fonte, lors des débâcles. Il ne faut pas les confondre avec la couche inférieure et triturée sur laquelle reposent les blocs erratiques, quoique les terrains diluviens aient souvent fourni les matériaux de cette dernière[1].

  1. Quant à la formation des cailloux roulés qui constituent les terrains soi-disant diluviens à fossiles, on pourrait être tenté de