Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/49

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les ont envisagés comme la cause principale de leur mouvement.

Un autre caractère propre à la glace des glaciers et qui tient à son mode de formation, c’est qu’elle est stratifiée, Il est vrai que cette stratification n’est pas toujours distincte à l’extrémité des glaciers, où elle ne se voit, le plus souvent, qu’au-dessus des voûtes ou dans les crevasses très-profondes. Mais lorsqu’on remonte le cours d’un glacier, il est rare qu’on ne rencontre pas des endroits où cette disposition des masses par couches superposées se montre d’une manière évidente. Dans les parties supérieures du glacier, elle est quelquefois indiquée par une légère couche de neige séparant les couches de glace, comme cela se voit entre autres très-bien au glacier du Gries, où toute la masse du glacier est stratifiée en couches excessivement nombreuses. De Saussure et Zumstein ont observé le même phénomène de stratification, l’un au Mont-Blanc et l’autre au Mont-Rose. J’en ai vu moi-même de très-beaux exemples sur les parois verticales du glacier de St-Théodule, près du Mont-Cervin, là où il s’adosse à son arête septentrionale (voyez Pl. 13, fig. 1). On a remarqué que ces couches diminuent d’épaisseur de haut en bas et qu’elles s’effacent même complètement à une certaine profondeur. Zumstein pense, avec de Saussure, qu’elles sont annuelles, c’est-à-dire, qu’elles indiquent le volume de neige tombé dans une année. Sans posséder des preuves