PRÉFACE.
De tous les phénomènes de la nature, je n’en connais aucun qui soit plus digne de fixer l’attention et la curiosité du naturaliste que les glaciers. À voir le grand nombre de gens instruits qui, chaque année, affluent de toutes les parties de l’Europe dans nos Alpes pour y visiter nos montagnes de neige, on devrait croire que toutes les phases de leur histoire ont été étudiées jusque dans le plus menu détail. Car quoi de plus naturel, lorsqu’on se trouve en face de ces immenses massifs de glace, d’où s’échappent, en bouillonnant, les premières ondes de nos grands fleuves, quoi de plus naturel, dis-je, que de s’enquérir de leur nature, des causes qui les produisent, des modifications qu’ils subissent sous l’influence des saisons, et de l’influence qu’ils exercent eux-mêmes sur les lieux qui les environnent ? Il y a là sans doute de quoi intéresser tous les esprits sérieux. Mais il paraît que de tout temps les glaciers ont eu le privilége de n’inspirer aux