Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/51

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vent avec cette régularité que dans les hautes régions, là où s’opère la transformation des névés en glace.

Il ne faut pas prendre pour des indices de stratification certaines soudures que l’on remarque quelquefois dans la partie inférieure des glaciers et qui ne sont autre chose que des crevasses refermées, devenues horizontales par suite d’un accident quelconque survenu dans la marche du glacier. Nous en avons observé de semblables au glacier de Viesch où l’on remarquait dans ces soudures des débris d’aiguilles brisées. Il ne serait pas surprenant que l’on y trouvât même du gravier et d’autres corps étrangers.

Lorsque les pentes sur lesquelles reposent les névés sont très-raides, il peut arriver que de grandes masses s’en détachent et se précipitent tout d’un trait dans les parties inférieures. Suivant de Saussure, lorsque quelques parties de la masse portent à faux, leur pesanteur les force à se rompre en fragmens à peu près rectangulaires, dont quelques-uns ont jusqu’à 50 pieds en tous sens. Il appelle ces grands blocs de glace, qu’il dit être d’une régularité parfaite, des séracs, parce qu’ils ont absolument la forme d’une espèce de fromage que l’on comprime dans des espèces de caisses rectangulaires où il prend la forme de parallélipipèdes rectangles. C’est au dôme du Gouté que de Saussure dit avoir surtout observé ce curieux phénomène ; il paraît même qu’il ne se rencontre que là, car je ne l’ai remarqué dans aucun des autres glaciers du Mont-