L’affluent du Mont-Rose, qui nous parut être le plus large, se distingue des deux précédens par son extrême blancheur. C’est ici que se trouvent ces grands creux que nous avions vus du sommet du Riffel et que nous étions si curieux d’examiner de près. Ce sont, pour la plupart, de vastes entonnoirs, rangés sur une immense ligne qui s’étend depuis la base du Mont-Rose jusque au-delà du Riffelhorn ; quelques-uns seulement sont remplis d’eau et ceux-là brillent au loin d’un magnifique azur. Les autres ont tous une issue inférieure, dans laquelle vont se perdre tantôt de petits filets d’eau, tantôt des torrens d’un volume considérable. Il me paraît incontestable que ces creux doivent leur origine à l’eau qui coule à la surface du glacier ; car je ne connais aucun autre glacier dont la surface soit sillonnée d’un aussi grand nombre de petites rigoles. Voici comment les choses se passent très-probablement : il suffit que deux ou trois filets d’eau au cours mobile et changeant se rencontrent ; par l’effet de leur température plus élevée que celle de la glace et à l’aide du gravier que quelques-uns charrient, ils déterminent un creux ; pour peu qu’il fasse quelques jours chauds consécutifs et que ces diverses rigoles continuent à suivre la même direction, les creux grandissent et s’évasent de plus
sanoures, que je décrirai plus tard, lorsque j’aurai à ma disposition les ouvrages et les collections nécessaires pour cela.