Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/80

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combien il nous reste encore à découvrir dans ce monde, nouveau pour ainsi dire, dont les limites s’étendront à mesure que nos microscopes deviendront plus parfaits.

L’extrême sensibilité de ces infusoires à l’action de la chaleur, par laquelle ils succombent à une température de peu de degrés plus élevée que celle de la surface de la neige ; peut-être même leur impuissance à supporter tout déplacement, toute secousse, telle est, je pense, la cause pour laquelle leur coexistence comme partie colorante de la neige rouge est restée jusqu’à présent ignorée. Je n’ai nullement l’intention d’avancer que les infusoires décrits ci-dessus se trouvent toujours en aussi grand nombre comme partie colorante de la neige rouge (dans mes observations les globules du Protococcus nivalis étaient aux infusoires à-peu-près dans la proportion de 5 ou 10 à 1000) ; au contraire, il me paraît probable que le nombre des globules de Protococcus surpasse souvent celui des infusoires.

En comparant avec les miennes les observations des autres auteurs, il me paraît clair que Bauer surtout et Unger ont décrit comme matrice gélatineuse les restes incolores des Protococcus nivalis et nebulosus ; car, en ce qui concerne nos Alpes du moins, la distribution générale de la matière colorante dans la substance de la neige à des profondeurs considérables, et sa déposition graduelle sur les bords et au fond des vases à mesure que la neige se fond, prouvent, selon