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LA MADONE DE MAILLERAS

obtenir d’elle le pardon de toutes ses sottises et la remise des pénitences qu’on lui donnait. Son orgueil indomptable se développait en même temps que tous ses autres défauts ; et comme il était très-paresseux et qu’il n’avait jamais voulu profiter des leçons de toute sorte que sa mère, qui était très-riche, lui faisait donner, son ignorance était des plus grandes. Mais Maurice était trop orgueilleux pour douter de lui, et, comme tous les enfants mal élevés, il parlait à tort et à travers avec un aplomb qui faisait sourire de pitié les personnes qui l’entendaient ; d’autant plus que, ne sachant pas grand’-chose, il lui arrivait souvent de dire de telles sottises, que son précepteur était tout honteux d’avoir un pareil élève.

Un jour qu’il entrait chez M. Lannek en même temps que plusieurs autres élèves, ils trouvèrent dans l’atelier un tableau commencé, représentant les murailles d’une ville, que l’aspect de la campagne environnante désignait comme devant être Rome. Au fond du tableau, un camp ennemi et un homme s’avançant vers un groupe de femmes qui sortaient des portes de la ville. Une d’elles, se détachant un peu du groupe, sem-