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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

haits de bonne promenade du haut du balcon.

« La promenade se passa bien, et une heure après nous revenions en galopant vers le château. Il fallait, pour rentrer dans le parc, faire sur la route un détour à cause du ruisseau qui nous barrait le passage ; mais, comme je ne doutais de rien, une idée me vint, et je m’avisai de faire sauter mon cheval comme je savais que les bons cavaliers faisaient. Sans rien dire, je le lançai en face du ruisseau ; mais le poney, qui n’avait jamais été dressé à de tels exercices, et qui peut-être eut peur, recula au lieu de sauter. François, en voyant ce que je voulais faire, me dit que ce n’était pas raisonnable et que j’allais me faire jeter par terre ; mais j’étais excitée par la course, je m’entêtai et je revins un peu en arrière pour prendre un nouvel élan. Alors le pauvre vieux domestique, sachant bien que je n’étais pas assez bonne écuyère pour faire obéir mon cheval, approcha le sien et voulut m’enlever la bride du poney pour me forcer à reprendre la route.

« — Laissez-moi, lui criai-je, furieuse, je veux qu’il passe ici. »