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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

là, tu ne te fâches jamais contre moi, et j’en ai bien quelquefois profité pour te demander ce que je voulais obtenir. Est-ce que je serai comme cela ?

— Sans doute, répondit Anne-Marie, puisque c’est le même bon Dieu que tu recevras et que tu l’aimes bien, n’est-ce pas ?

— Oui, vraiment, » répondit Gilberte d’un air sérieux.

Puis elle reprit sa lecture, tandis que sa sœur continuait l’ourlet commencé.

Le jour de la première communion arriva, et pour Gilberte, comme pour tous les enfants bien préparés, ce fut un jour heureux entre tous et qui resta comme un souvenir de joie parmi tous les purs souvenirs de son innocente enfance. Ce fut comme un jalon posé dans la voie du bien qu’elle devait suivre à grands pas ; car elle portait dans la piété toute la ferveur de son ardente nature.

La veille de ce jour béni, elle demanda pardon à toutes les personnes de la maison, même à Florence, la femme de chambre, qu’elle avait brusquée souvent à cause de sa maladresse et de sa lenteur. La pauvre fille, en entendant les paroles d’excuses sortir de