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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

un remords de la mauvaise action à laquelle elle avait participé.

— Ne vas-tu pas devenir comme Gilberte, demanda Edmond d’un air moqueur, et chercher à me faire la morale ? Je te préviens que ce sera inutile.

— Et quand je deviendrais comme Gilberte ! reprit Armelle, qui retrouvait son courage. Elle est bonne, elle !

— Elle obéit parce qu’il le faut bien, sa mère la punirait ; mais elle n’est pas meilleure que toi, va ! répondit le méchant enfant, qui commençait à être jaloux de l’influence que Gilberte prenait sur Armelle.

— Ce n’est pas vrai, reprit celle-ci avec vivacité ; elle est bien meilleure que toi et que moi aussi, et je voudrais bien lui ressembler.

— À ton aise, ma chère ! Alors je ne jouerai plus avec toi ; car tu ne voudrais plus faire la moitié de ce qui est amusant, puisque tu ne ferais que ce qui te serait permis. Va retrouver ta Gilberte, ajouta Edmond très-froissé ; je me passerai bien de vous deux, et je vais à la cuisine tâcher de m’amuser en faisant fâcher la grosse