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des Circassiens pour la plupart. Les vergers du défilé et les collines où le combat avait eu lieu étaient jonchés de cadavres. La rivière qui passe à l’est de Zeïtoun, devint toute rouge deux heures durant, et les Zeïtouniotes ne burent pas de cette eau pendant deux ans.

Nichan Baldjian, le notable le plus riche de Zeïtoun, fit ramasser les cadavres en payant une piastre par tête et les fit enterrer dans une petite vallée qui porta depuis ce jour historique le nom de Gheran-Déressi, vallée de carnage.

Un achough de Zeïtoun a chanté cette victoire dans le célèbre avetch d’Aziz-Pacha. Ce poème contient toute l’histoire du combat, depuis les origines jusqu’aux détails de la fin. On y voit aux commencements Aziz-Pacha menacer le Zeïtoun avec une orgueilleuse fureur :

 
« J’ai amené de l’Amanus des loups affamés.
À Alep, à Aïntab j’ai trouvé dix mille combattants ;
J’ai déjà envoyé la bonne nouvelle à Stamboul ;
Ô princes ! je brûlerai le Zeïtoun et vos biens ! »


Mais on arrive bientôt aux chefs arméniens qui disent tous leurs désirs de se battre jusqu’à la mort et leur volonté ferme de défendre à tout prix la Patrie ; le Kaia Mikaël dit que :