Page:Aghassi - Zeïtoun.pdf/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

À midi, nous commençâmes la délibération. Le drapeau rouge flottait au-dessus de nos têtes. J’ai ouvert la séance par quelques mots, où j’ai expliqué la situation et indiqué ce qu’il y avait à faire. Les notables parlèrent à leur tour et donnèrent leur opinion. Le vartabed Bartholoméos se distinguait parmi tous par la verve et la hardiesse de ses paroles ; ce montagnard qui ne connaissait de l’Évangile que l’épisode de l’apôtre Pierre coupant l’oreille de Malchus et qui n’avait jamais pu faire un sermon, trouva des expressions ardentes pour exhorter ses amis à combattre.

La discussion dura pendant deux heures ; nous fixâmes notre plan de combat et voici les conclusions principales auxquelles nous sommes arrivés :

1o Lutter jusqu’à la mort pour défendre notre pays et pour obtenir une liberté économique et politique conforme aux exigences locales ;

2o Ne pas faire de mal aux paysans turcs, si ceux-ci ne nous attaquent pas les premiers ou s’ils se rallient à nous, ou bien s’ils restent neutres ;

3o Au bout de deux jours, poster les combattants arméniens au sommet du mont Chembek, pour attaquer la caserne.